prolongation jusqu'au

vendredi 22 décembre

exposition du 15 avril au 10 décembre

fondation arp

A l’image du travail de Sophie Taeuber-Arp, le parcours de l’exposition vise à montrer interpénétration des arts dans la création de l'artiste.

 

Point de départ du travail de Sophie Taeuber-Arp par sa formation, des œuvres textiles majeures de différentes techniques sont présentées : pantalon de costume broderie au point de croix, mais aussi des soies imprimées. Pour montrer son mode de réflexion, des études sur papier millimétrées sont exposées pour la première fois.

Le guide d’enseignement textile qu’elle rédigea en 1927 avec Blanche Gauchat, à destination de ses élèves de l’école des arts appliquées de Zurich, permet de comprendre que pour elle, une œuvre textile ou une composition picturale sont à penser de la même manière : un découpage rigoureux d’une forme simple, que l’on cherche à nuancer par des lignes supplémentaires ou des contrastes colorés.

Les gouaches majeures présentées en contrepoint illustrent cet aspect de sa pensée.

Les arts appliqués sont aussi évoqués, notamment par la technique du bois tourné.

 

Le projet architectural le plus reconnu de Sophie Taeuber-Arp est celui qu’elle mena à Strasbourg entre 1926 et 1928, de concert avec Jean Arp et Theo van Doesburg : le chantier de l’Aubette. Illustré par quelques photographies d’espaces qu’elle réalisa, ce sont surtout ses projets pour la salle dite du Foyer-bar qui marquent cette présentation. Pourtant projets de décors muraux, chacune de ces études peut être individuellement considérée comme une œuvre à part entière, mettant de nouveau en lumière cette liaison inter-arts, à la fois architecture et peinture.

L’autre point essentiel illustrant cette thématique est, à l’intérieur même de cette maison-atelier qu’elle conçut à Meudon-Clamart, le mobilier qu’elle imagine de façon modulable : étagères, meubles à tiroirs, meubles à dessin. Une autre pièce majeure de la collection présente un projet essentiel de 1935 : le bureau de la galerie Goemans, en okoumé ciré et bois peint d’une laque industrielle à séchage rapide, montrant l’intérêt de Sophie Taeuber-Arp pour les avancées techniques de l’époque. D’une face avant marquée par une composition tripartite rigoureuse, le pan arrière est marqué d’une originalité unique en son genre : un compartiment vertical pour grandes feuilles de dessins ou plans d’architecture.

 

Les sources d’inspiration de Sophie Taeuber-Arp sont à son image : multiples.

La danse est toujours au cœur de ses compositions, elle se retrouve dans toutes les œuvres de l’exposition. Elle est évoquée par une photographie iconique de Sophie Taeuber-Arp dansant en 1916-1917 au Cabaret Voltaire de Zurich, lors d’une représentation Dada où elle apparait costumée et masquée.

Mais elle trouve également de nombreuses influences dans toutes les formes d’art, et un témoin de cette diversité réside dans sa bibliothèque. Plusieurs ouvrages de ce fonds original et conservé à la Fondation sont présentés dans l’exposition. Ils sont mis en parallèle avec certaines œuvres, comme une écharpe en soie imprimée  dont les motifs s’inspirent presque trait pour trait de masques brésiliens reproduits dans un ouvrage de 1921.

Sa volonté de toujours élargir son spectre d’activité dépasse un simple amour du livre, pour s’intéresser à un profond travail éditorial. Entre 1937 et 1939, elle assure la gérance de la revue Plastique, dédiée à l’étude et l’appréciation de l’art abstrait. Les cinq numéros de cette revue essentielle à l’histoire de l’art sont présentés.

 

Moins présente dans sa production que d’autres formes artistiques, la sculpture de Sophie Taeuber-Arp est néanmoins constituée de pièces essentielles à la compréhension de l’art du XXe siècle.

A mi-chemin entre ronde-bosse et arts appliqués, ses Têtes en bois tourné et peint de motifs abstraits, et encore plus ses marionnettes pour la pièce Le Roi-cerf de 1918, dont la Fondation Arp conserve tous les dessins préparatoires, montrent de nouveau que Sophie cherche à s’affranchir des catégorisations artistiques.

 

La maison-atelier de Meudon-Clamart était la résidence d’un couple d’artiste, et non de deux artistes indépendants. La présence de l’un était toujours sensible dans le travail de l’autre. Dès leur rencontre, Sophie Taeuber et Jean Arp produisent des œuvres signées de leurs deux noms.

Le décès accidentel de Sophie en 1943 laisse Jean Arp coupé de sa moitié, sur le plan sentimental tant qu’artistique. Dans les années 1950, il cherche à retrouver cette relation créatrice et utilise, modifie, réinterprète certaines œuvres de Sophie pour inventer des créations originales. En témoigne ici des reliefs de laiton produits à partir de ses derniers dessins géométriques de 1942, ou encore l’album de sérigraphie édité en collaboration avec la Galerie Denise René et la Galerie d’Art Moderne de Bâle, en 1957.

 

exposition réalisée grâce au soutien

 

du ministère de la Culture

Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France

 

 

de l’Association des Amis de Sophie Taeuber

et de Jean Arp

 

 

de la ville de Meudon,

par un prêt du Musée d’Art et d’Histoire

© Crédits